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Quelle est la différence entre le Pastis et le Ricard ?
Boissons emblématiques de l’apéritif, du sud de la France et de ses parties pétanques, le pastis et le Ricard sont deux alcools anisés qui sentent bon l’été. Mais à l’heure de trinquer avec ses proches ou collègues, une question revient régulièrement : quelle est la différence entre le pastis et le Ricard ?
Zoom sur les points distinctifs de ces deux apéritifs anisés et sur les origines de ces stars de l’été, pour pouvoir faire le fier lors de votre prochain lancer de cochonnet.
Les origines du pastis et du Ricard
Pour comprendre la différence notable qui existe entre le pastis et le Ricard, il est essentiel de remonter quelques décennies en arrière, aux origines de ces deux apéritifs anisés.
La naissance du pastis
Les origines du pastis sont assez floues. Certains affirment que les Grecs et les Romains se servaient d’anis, ingrédient emblématique du pastis, pour aromatiser leurs boissons dès l'Antiquité.
Au fil des siècles, de multiples recettes, incluant ce fameux anis, ainsi qu’un large mélange d’herbes et d’épices comme la réglisse, la badiane ou le fenouil, se sont perfectionnées et ont évolué. La production de pastis était alors artisanale et chaque région avait un pastis avec des ingrédients différents. De la sarriette dans le sud de la France, des bourgeons de sapin dans le Jura et le Doubs… Tous les producteurs apportaient leur pierre à l’édifice anisé.
Les destins liés du pastis et de l’absinthe
C’est au début du XXᵉ siècle que les choses ont changé pour cet alcool. Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, un autre conflit, autour de l’absinthe, éclate en France. Cette plante, utilisée dans de nombreux spiritueux très populaire, subit une interdiction sévère sur tout le territoire dès 1915. Les autorités condamnent toute production, en avançant le fait que la consommation d’alcool à base d’absinthe, et spécifiquement de thuyone, une molécule constituante de la plante, rendrait fou et criminel. C’est d’ailleurs à cette époque-là que les expressions de “fléau vert” ou de “fée verte” font leur apparition.
En réaction à cette prohibition, la production de pastis a commencé à se répandre, que ce soit de manière artisanale ou industrielle, notamment chez les distillateurs empêchés de faire de l’absinthe.
La naissance du Ricard
Une quinzaine d’années plus tard, en 1932, un certain Paul Ricard, élabore une recette de pastis bien particulière et commence à commercialiser ses bouteilles. Cet anisé étiqueté “Pastis de Marseille” reprend les ingrédients de base de la recette, à savoir un alcool neutre, de l’anis étoilé, de la réglisse et des plantes aromatiques, auxquels s’ajoutent d’autres aromates. Le Ricard inclut en effet un mélange très précis de plantes aromatiques supplémentaires, dont le fenouil et la badiane. Mais sa composition exacte reste confidentielle. Cette recette secrète permet au Ricard de se différencier des autres pastis, car il possède un goût et des arômes bien spécifiques.
Différences entre le pastis et le Ricard
En parcourant cet article, la principale différence entre le pastis et le Ricard saute aux yeux.
En fin de compte, le pastis est le nom générique de cette boisson anisée ancestrale, alors que le Ricard est une marque de pastis créée au siècle dernier. D’ailleurs, suite à une fusion des deux plus grandes entreprises françaises spécialisées dans la production et la commercialisation de cet anisé, il convient aujourd’hui de parler de Pernod-Ricard (fusion de Pernod et de Ricard).
La marque jaune est aujourd’hui leader dans le secteur des apéritifs anisés en France et s’est fait une telle place sur les tables en été que son nom est aujourd’hui rentré dans le langage courant. Et pour cause, son intensité aromatique, son goût de réglisse si particulier et sa forte teneur en alcool (45%) en font une boisson authentique. Sa couleur jaune, donnant l’expression “un petit jaune” est également bien spécifique au Ricard versus les autres pastis.
Si ces deux boissons connaissent des différences notables, elles ont tout de même toutes les deux des points communs évidents : pour être vraiment appréciées, elles doivent se boire dans un verre, avec des glaçons, de l’eau fraîche, sous le soleil, avec ses proches, mais aussi avec modération.